Avant
de déployer ses réseaux d'antennes (3G, 4G, demain 5G) face à
des habitants de plus en plus réticents et à des élus devenant
rétifs, mieux vaut préparer le terrain en déployant un réseau de
contacts bien placés. C'est ce qu'ont compris de longue date les
opérateurs.
Ainsi,
les secrétaires généraux de deux opérateurs mobiles, SFR et
Bouygues Telecom, sont membres du Conseil d'Etat ; il s'agit
respectivement d'Olivier Henrard (qui succède à un autre
conseiller d'Etat) et de Didier Casas. Le Conseil d'Etat ne
transmet pas à ses membres de connaissances particulières en
ingénierie des télécoms, ni en management : pourquoi faire
appel à ces profils alors, si ce n'est en raison du contact
dont ces hauts fonctionnaires disposent au sein de
l'institution dont ils sont issus ?
Or,
le Conseil d'Etat, juridiction suprême pour les questions
administratives, est amené à se prononcer sur les
autorisations d'installations d'antennes relais, attaquées
notamment par les associations de riverains. Et, sans
surprise, il a toujours rendu des arrêts très favorables aux
opérateurs, balayant d'un revers de main les arguments,
pourtant de plus en plus étayés, tirés de la santé publique.
Les
secrétaires généraux des opérateurs ont beau être
administrativement "en disponibilité", ils n'en restent
pas moins... connectés à leur administration d'origine.
Un bon investissement pour les opérateurs !!
Dernier exemple en date de cette
stratégie d'implantation, le recrutement de Rafika Rezgui,
directrice des services extérieurs chez Bouygues Telecom, en
tant que porte-parole du PS.
Encore une lobbyiste bien placée !!
Ses fonctions aux PS vont
démultiplier ses occasions de contacts avec les maires et autres
élus pour préparer le terrain à l'implantation des antennes.
L'affaire Aquilino Morelle, au cours
de laquelle il est apparu que le conseiller du Président de la
République avait fait "des piges" pour les laboratoires
pharmaceutiques alors même qu'il travaillait à l'IGAS, a pu
choquer ; elle est loin d'être un cas isolé.
Comment, dans un tel contexte de
collusion et de confusion des genres, espérer que les intérêts
de la santé publique et de la volonté des citoyens de s'opposer
à l'envahissement massif de leur environnement par des
technologies classées "cancérigène possible" par l'OMS pourront
se faire entendre ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire