23 novembre 2011

Etude des médecins francais accablante:

L'association Santé Environnement de France (Asef), qui regroupe près de 2 500 médecins, vient de publier les résultats d’une étude concernant les effets sur la santé des antennes-relais. Le bilan de cette enquête est une nouvelle fois accablant : les antennes-relais provoqueraient plusieurs troubles sanitaires dont des acouphènes.

43 locataires de HLM d’Aix-en-Provence et d’Aubagne, choisis pour la particularité de leur habitation dont le toit abrite entre 12 et 14 antennes, ont été suivis dans le cadre d'une étude de l'Asef. Le résultat est sans appel : les effets indésirables de la présence d'antennes-relais dans l'environnement de ces personnes sont nettement plus élevés que la moyenne nationale. 43% des personnes interrogées se plaignent d'acouphènes (contre 15% des Français), 55% de troubles du sommeil et 27% de troubles de la concentration.
Créer des normes collectives

Le docteur Patrice Halimi, secrétaire général de l’Asef et chirurgien-pédiatre à Aix-en-Provence, explique : "Les résultats de cette enquête vont dans le sens de l’étude Bortkiewicz publiée en Pologne en 2004 ou encore de l’étude Abdel-Rassoul menée en Egypte en 2007, qui faisaient toutes deux le lien entre les troubles du sommeil et de la concentration et la proximité des antennes-relais. On peut également évoquer l’étude Hutter, réalisée par une équipe de chercheurs autrichiens en 2010, qui a démontré le lien entre antennes-relais et acouphènes." Il insiste sur la nécessité de créer des normes collectives pour éviter la surexposition de certains bâtiments, comme c’est souvent le cas des habitats sociaux.

Ces différents troubles ne seraient que temporaires chez les personnes étudiées qui avouent que les effets indésirables disparaissent dès qu'elles s'éloignent de leur domicile.

8 novembre 2011

Antennes-relais : ce que les Maires peuvent encore faire

Antennes-relais : ce que les Maires peuvent encore faire
Le Conseil d’État a pris une décision le 26 Octobre 2011 visant à limiter le pouvoir des Maires dans
l'implantation d'antennes-relais.
En réponse Robin des Toits a fait effectuer une analyse juridique pour aider les Maires et élus locaux à
définir ce qu'il leur est encore possible de faire pour appliquer le Principe de Précaution en matière
d'exposition aux ondes électromagnétiques issues de la téléphonie mobile
Avant la décision du Conseil d’État, les Maires avaient deux moyens d'agir sur l'implantation des
antennes-relais :
PREMIÈRE VOIE - La voie de la réglementation générale :
Définir à priori les règles du jeu, "pas d'antennes près des écoles" ou "pas plus de 0,6 V/m chez nous".
Ce pouvoir, ils ne le tiennent d'aucun texte précis, mais il découle de leur pouvoir de police générale :
sécurité, salubrité, tranquillité publique.
DEUXIÈME VOIE - La voie de la décision individuelle :
Les maires étant compétents en application du code de l'urbanisme et du code de la construction pour
accorder (ou pas) les permis de construire et s'opposer (ou pas) aux déclarations de travaux.
Ce pouvoir découle des textes.
Le Conseil d’État a FERMÉ LA PREMIÈRE VOIE.
Il considère qu'il existe un pouvoir de police spéciale suffisamment précis et complet, y compris du point
de vue de la protection des populations contre l'exposition aux champs électromagnétiques (c'est là qu'il se
trompe), pour tenir en échec le pouvoir de police générale du Maire.
On peut regretter cependant que ce raisonnement aboutisse à aller à contre-courant de la politique de
responsabilisation croissante des élus locaux, initiée avec la décentralisation de 1982 et toujours poursuivie
depuis.
Le retrait du pouvoir réglementaire sur l'implantation des antennes-relais des mains des Maires est un recul
de la démocratie locale à laquelle tout le monde est attaché.
Il est aussi contraire à la politique d'expérimentation de l'abaissement des seuils menée par le
gouvernement.
Maintenant regardons ce qui peut être tirer "positivement" de cette décision :
LA DEUXIÈME VOIE N'EST PAS FERMÉE.
Les Maires peuvent toujours refuser un permis de construire ou s'opposer à une déclaration de travaux.
Leur pouvoir d'urbanisme n'est pas atteint :
- le Conseil d’État reconnaît que le Principe de Précaution s'applique à toutes les décisions publiques
(poursuite du raisonnement de l'arrêt des Hauts de Choiseul), donc on peut refuser un permis de
construire au nom du Principe de Précaution.
- le Conseil d’État admet qu'il y a un rôle de protection des populations contre l'exposition excessive aux
champs électromagnétiques.
Il est TRÈS IMPORTANT de noter que le Conseil d’État admet que dans la réglementation sur les
antennes, il faut protéger la population.
N'excluant pas l'hypothèse que la réglementation actuelle soit obsolète, puisqu'il écrit " à supposer même
que les seuils actuels d'exposition ne tiendraient pas suffisamment compte des exigences du Principe de
Précaution", il laisse donc la porte ouverte à l'idée qu'il faut revoir les normes.
Simplement, il estime que ce rôle est suffisamment rempli par l'ANFR (Agence Nationale des
Fréquences).
Or, l'ANFR administre l'utilisation des fréquences et dépend du ministère de l'Industrie, mais elle n'a
AUCUNE compétence dans le domaine sanitaire; l'ANFR ne dépend pas du ministère de la Santé.
Dans les faits, même la voie réglementaire reste ouverte aux Maires, seulement "dans des cas
exceptionnels" - à exploiter.
Les Maires doivent comprendre que leur pouvoir de décision individuel sur les antennes-relais n'est pas
atteint et que le Principe de Précaution s'y applique.
Ils peuvent prendre attache avec l'ANFR pour voir, comment celle-ci compte prendre en charge cette
mission de protection sanitaire, puisqu'elle en est maintenant officiellement investie !
Quand ils auront un problème d'antennes, les Maires devront se tourner vers l'ANFR.
Ils devront également réclamer auprès du gouvernement, soit une réglementation plus rigoureuse (qui
sera appliquée par l'ANFR), soit un texte qui leur redonne le pouvoir réglementaire sur ce sujet.
Le Conseil d’État ne se prononce que dans le silence des textes : une règle explicite redonnant leur pouvoir
aux Maires rendrait la jurisprudence CADUQUE !
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