Une nouvelle étude française pointe une augmentation du risque
de tumeurs cancéreuses chez ceux qui utilisent leur téléphone plus de
quinze heures par mois.
À consommer avec modération. Faudra-t-il bientôt apposer sur les
téléphones portables cet avertissement à l'attention des accros du
mobile ? Une étude réalisée par une équipe de chercheurs français,
publiée dans la revue scientifique « Occupational and Environmental
Medicine », associe utilisation intensive du téléphone portable et
risque accru de contracter une tumeur au cerveau.
Après avoir mené une enquête épidémiologique auprès de personnes
atteintes de méningiomes et gliomes (des tumeurs cancéreuses) en
Gironde, dans le Calvados, la Manche et l'Hérault, les
chercheurs ont établi un lien entre l'apparition de gliomes et
l'utilisation massive, et pendant plusieurs années, du téléphone
portable chez certains sujets.
Alors que les Français passent en moyenne 2 h 30 par mois pendus à
leur portable, l'équipe de chercheurs de l'Institut de santé publique
d'épidémiologie et de développement (Isped) de l'université de Bordeaux a
observé une augmentation des risques de tumeur cérébrale au-delà de 15
heures d'appel par mois (soit une demi-heure par jour !), par rapport à
des utilisateurs non réguliers.
D'après cette étude, les risques de gliomes ou de tumeurs
temporales sont plus élevés pour les utilisateurs professionnels
(commerciaux, vendeurs...) vivant en zone urbaine. « Cette étude montre
que le risque de contracter un gliome est multiplié par deux pour les
utilisateurs de longue durée d'un portable », souligne le médecin
épidémiologiste Annie Sasco. « Il faut raison garder, rassure de son
côté le directeur de l'Isped Roger Salamon. Cela ne veut pas dire que
tous les gens qui téléphonent vont avoir une tumeur au cerveau »
Pour la présidente de l'association Priartem (Pour une
réglementation des implantations d'antennes-relais de téléphonie
mobile), cette étude devrait au contraire pousser les autorités
françaises à lancer une campagne nationale d'information et de
prévention. « Combien de preuves faudra-t-il avant qu'on ne lance de
réelles mesures de protection de la population, notamment des enfants
qui commencent à utiliser un portable dès l'âge de 13 ans ? » fulmine
Janine Le Calvez.
Même l'Institut national de prévention et d'éducation pour la
santé (Inpes) reconnaît que « des interrogations sur la possibilité
d'effets à long terme ne peuvent être écartées, particulièrement dans le
cas d'utilisateurs intensifs ». L'Inpes rappelle par ailleurs que le
Centre international de recherche sur le cancer (Circ) a classé «
cancérogènes possibles » les champs électromagnétiques de
radiofréquences, « y compris ceux émis par les téléphones portables et sans fil ».
Les précautions à prendre
« A titre de précaution », le ministère de la Santé diffuse sur
son site Internet un guide détaillant « quelques gestes simples pour
réduire son exposition » aux ondes d'un téléphone portable.
Utilisez un kit mains libres. L'oreillette permet d'éloigner l'appareil de votre tête.
Privilégiez les zones de bonne réception. Mieux vaut éviter de
téléphoner dans les secteurs mal couverts par le réseau : à l'intérieur
d'un véhicule, d'un ascenseur... Car afin de maintenir la qualité de
transmission, votre mobile augmente sa puissance d'émission et donc
votre niveau d'exposition.
Evitez de téléphoner pendant vos déplacements. Lorsque vous bougez
à grande vitesse (en train par exemple), votre téléphone mobile entre
successivement en relation avec différentes antennes-relais et peut
élever sa puissance au niveau maximum.
Evitez les conversations trop longues. Elles augmentent la durée de votre exposition.
14 mai 2014
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